Qu’est-ce qu’un pont thermique ?

Un pont thermique est une zone ponctuelle ou linéaire qui, dans l’enveloppe d’un bâtiment, présente une variation de résistance thermique. Il s’agit d’un point de la construction où la barrière isolante est rompue, créant ainsi une zone de faiblesse dans l’isolation globale du bâtiment.

Pour résumer, un pont thermique désigne tout défaut d’isolation qui entraîne des pertes de chaleur et diminue la résistance thermique d’un logement.

Ce genre de faille peut être dû par exemple à une mauvaise conception de l’ouvrage, à l’installation d’équipements peu performants ou à l’utilisation de matériaux de faible qualité ou inappropriés.

Un pont thermique est créé lorsque l’une des conditions suivantes est présente :

  • Il y a changement de la géométrie de l’enveloppe
  • Il y a changement de matériaux et/ou de résistance thermique
  • Il y a une discontinuité de l’isolant à travers la paroi ou la jonction mur-sol / mur-toiture

Les différents types de ponts thermiques

1. Les ponts thermiques linéaires ou linéiques

Ce sont les plus courants et correspondent à une zone de transition où deux matériaux aux propriétés thermiques différentes se rejoignent. Ils peuvent être classés en trois sous-catégories :

  • Ponts thermiques de jonction : zones d’intersection entre deux parois (intersection entre deux murs, entre un mur et un plancher, entre un mur et une toiture)
  • Ponts thermiques de pénétration : zones dans lesquelles un élément structurel traverse la paroi (emboîtement d’une poutre, insertion d’une colonne, intégration de conduits)
  • Ponts thermiques de rupture de continuité : zones où la continuité d’une paroi est interrompue (présence d’une fenêtre, emplacement d’une porte, présence d’un balcon)

Les ponts thermiques linéaires les plus fréquents se situent entre :

  • Un plancher intermédiaire et un mur extérieur
  • Un plancher haut et un mur extérieur
  • Une dalle et un balcon
  • Un mur de refend (mur de séparation à l’intérieur d’un bâtiment) et un mur extérieur

2. Les ponts thermiques ponctuels/structurels

Il s’agit d’une zone de perturbation locale au niveau de l’isolant, due à la présence d’un « élément structurel perturbateur » comme :

  • Une fixation de fenêtre
  • Un support de conduit
  • Un support de tuyau d’arrosage

Ces ponts thermiques sont souvent plus difficiles à détecter et à isoler que les ponts thermiques linéaires, car ils peuvent être cachés et répartis sur toute la paroi.

3. Les ponts thermiques de plancher bas

Ces ponts thermiques s’observent à la jonction entre le plancher bas et les murs extérieurs ou les fondations. Ces zones sont souvent associées à des dalles en béton non isolées, des poutres de fondation en acier ou en béton, ou des planchers bas sur terre-plein.

4. Les ponts thermiques géométriques

Dans ce cas, la zone de transition thermique résulte de la forme de la paroi. Ce type de pont thermique correspond par exemple à :

  • Un angle
  • Un recoin
  • Un arrondi
  • Un élément de façade décoratif

5. Les ponts thermiques de toiture

Comme leur nom l’indique, ces ponts thermiques se trouvent à la jonction entre la toiture et les murs extérieurs ou les fondations. Ces zones sont souvent associées à des toits plats, des combles non isolés, des lucarnes ou des cheminées.

6. Les ponts thermiques intégrés

Le pont thermique intégré est causé par une mauvaise installation de l’isolant ou par la formation d’un espace vide entre l’isolant et la paroi.

En effet, une paroi résulte de la superposition de différentes couches de matériaux assemblés par vissage, collage ou assemblage mécanique.

Si cet assemblage est mal réalisé ou qu’il se détériore, de multiples ponts thermiques, directement intégrés à la paroi, peuvent se développer.

Où se situent les principaux ponts thermiques ?

Dans la plupart des cas, les ponts thermiques sont localisés au niveau :

  • Des murs
  • Des toitures
  • Des plafonds
  • Des balcons
  • Des planchers
  • Des différentes ouvertures (portes, fenêtres, véranda)

Ils sont aussi parfois présents au niveau des prises électriques ou des sorties de câble lorsqu’un trou d’air est constaté.

Les conséquences des ponts thermiques

1. Pertes énergétiques

Les ponts thermiques sont une cause principale des déperditions thermiques des bâtiments. En Belgique, ils sont responsables de près de 40% des déperditions de chaleur.

Ces pertes de chaleur nécessitent une quantité de chauffage supplémentaire et donc une consommation énergétique plus élevée.

Les toits sont les premiers responsables des déperditions de chaleur (30%), suivis des murs (25%) et de la ventilation (20%).

La facture de chauffage moyenne annuelle étant de près de 900 €, les pertes financières sont par conséquent de plusieurs centaines d’euros sur un an.

2. Problèmes d’humidité

Les ponts thermiques provoquent une différence de température entre l’air ambiant et la surface du plancher. Cette différence de température entraîne un risque de condensation en surface, auquel cas les parois s’humidifient.

Si les bâtiments ne sont pas bien – ou à défaut régulièrement – ventilés, le renouvellement de l’air étant limité, les parois restent humides. En conséquence, des moisissures peuvent apparaître, créant un aspect inesthétique, des odeurs perceptibles et parfois le développement d’allergies chez des personnes vulnérables.

3. Détérioration des matériaux

L’humidité présente dans les matériaux peut entraîner une dégradation de la structure porteuse et des matériaux de doublage.

4. Sensation de paroi froide

Le refroidissement des parois au niveau des ponts thermiques provoque des sensations de froid par absence de rayonnement, ce qui peut être inconfortable ou très désagréable pour les personnes sensibles ou peu vêtues (sensation de froid malgré une température apparemment correcte, impression de « vents coulis »).

5. Transformation en passoire thermique

Quand les ponts thermiques sont trop nombreux, ils peuvent avoir pour effet de transformer le logement en passoire thermique, c’est-à-dire en habitation particulièrement énergivore (classée F ou G au certificat peb).

Comment détecter un pont thermique ?

La détection d’un pont thermique nécessite l’intervention d’un expert en isolation et, plus généralement, en performance énergétique. Les professionnels spécialisés peuvent réaliser une étude thermique du logement si vous envisagez des travaux de rénovation. Ce bilan permettra de localiser les ponts thermiques et d’estimer le coût des déperditions.

Certains ponts thermiques peuvent être identifiés à l’œil nu, tandis que d’autres nécessitent l’intervention d’un professionnel équipé d’une caméra thermique.

Comment supprimer un pont thermique ?

Réaliser des travaux d’isolation

Il existe deux techniques d’isolation pour agir contre les ponts thermiques :

  1. L’isolation par l’extérieur (ITE) qui permet la suppression de la quasi-totalité des ponts thermiques
  2. L’isolation par l’intérieur (ITI) qui permet la suppression d’une partie des ponts thermiques

L’isolation par l’extérieur (ITE)

Cette technique d’isolation est la plus efficace et présente de nombreux avantages :

  • Suppression de tous les ponts thermiques
  • Optimisation du confort thermique été comme hiver
  • Réduction des pertes de chaleur
  • Amélioration de la qualité de l’air
  • Diminution des factures d’énergie
  • Absence de perte de surface
  • Renouvellement des façades
  • Valorisation du bien

Le traitement des ponts thermiques par l’extérieur est généralement plus efficace, mais aussi plus onéreux. La solution consiste à créer une enveloppe protectrice autour du logement.

Elle est composée de plusieurs couches : isolant, enduit de marouflage, treillis d’armature, enduit de finition. L’isolation thermique extérieure est très répandue dans les pays du nord de l’Europe, car elle rend les logements plus performants sur le plan énergétique.

Par ailleurs, cette solution évite la perte d’espace à l’intérieur.

L’isolation par l’intérieur (ITI)

Agir depuis l’intérieur ne traite souvent pas la cause du problème, mais cela peut être suffisant pour améliorer l’isolation thermique. Si les murs sont à l’origine d’un pont thermique, vous pouvez y placer une couche supplémentaire, par exemple du polystyrène. Si la déperdition de chaleur provient du plancher, envisagez la pose d’une dalle flottante.

Utiliser des rupteurs de pont thermique

Dans le cadre de la construction d’une maison neuve, choisissez des matériaux denses et solides comme la pierre et le béton. Pour une isolation thermique optimale, n’hésitez pas à recourir aux rupteurs de ponts thermiques.

Ces dispositifs sont très pratiques pour éviter les déperditions de chaleur dans les endroits à risque de votre habitation, notamment au niveau des différentes jonctions : dalle/balcon, plancher/mur extérieur, plancher/balcon.

Pour l’isolation des toitures de l’intérieur, les panneaux semi-rigides constituent une solution intéressante et abordable.

Les avantages d’une bonne isolation thermique

Une bonne isolation sans pont thermique est une question de confort, de consommation d’énergie et d’impact environnemental. Avant de vendre ou louer votre maison, pensez à réaliser un certificat PEB.

Si votre logement est performant, autrement dit s’il est peu énergivore, il bénéficiera d’une étiquette verte (classe A, B ou C). Les acheteurs ou locataires potentiels auront une garantie que votre logement est économe, un argument de poids à l’heure de négocier le prix du loyer ou de vente de votre habitation.

Conclusion

Les ponts thermiques constituent des zones de fortes déperditions thermiques. Il est important de les limiter pour améliorer le bâtiment, tant sur le plan du confort que sur celui de l’efficacité énergétique.

Avec la mise en vigueur au niveau européen de la directive sur la performance énergétique des bâtiments, des solutions sont mises en place pour réduire au minimum les ponts thermiques à l’aide notamment de rupteurs de pont thermique et de l’isolation par l’extérieur.

Les travaux d’isolation dans votre logement sont éligibles à plusieurs aides et subventions, dont certaines sont compatibles : crédit d’impôt, TVA à taux réduit, éco-prêt à taux zéro.